[Open Data Impact #4] 2025, les données ouvertes sont devenues une des sources habituelles de mon métier. Comment ?

La 4ème journée de rencontre Open Data Impact a eu lieu le 11 avril 2019 au Square. Nous vous proposons une série de billets pour présenter les échanges et les résultats de cette journée de travail.

Lors de la journée les participants ont enrichi et amélioré deux des quatre futurs souhaitables préparés en amont par Charles Népote et Simon Chignard. Si l’on considère ces futurs comme des destinations, l’objectif du groupe était de décrire le chemin, et plus particulièrement des jalons du scénario de réalisation. Un premier groupe a travaillé sous l’angle des bénéfices pour les acteurs publics, et le second groupe s’est intéressé aux métiers et domaines professionnels, objet de ce présent billet.

Futur souhaitable #3 - 2025, les données ouvertes sont devenues une des sources habituelles de mon métier (quelle que soit ma profession)…

Ils ont fait de sacrés progrès !”, “Je ne savais même pas que cela existait, aujourd’hui je ne pourrais pas m’en passer” racontent ces cohortes d’usagers des données ouvertes. Artisans, enseignants, ingénieurs, commerciaux, responsable de production…, toutes professions de tous domaines utilisent au quotidien des données ouvertes. En quelques années leur nombre c’est encore développé, elles sont désormais simple à utiliser et “beaucoup sont standardisées pour mon métier”. L’État et les collectivités ont particulièrement soigné la production de certains jeux utiles à tous les métiers ; en 2019 c’était l’adresse (BAN), le répertoire des établissements (SIRENE), etc. Aujourd’hui c’est 95% de la mobilité sous un seul standard, la quasi-totalité des événements culturels, la météo, etc. Qui n’utilise pas d’Open Data aujourd’hui ? Même les acteurs du patrimoine ont joué le jeu !

Comment cela est-il devenu possible ?

En 2018, l’État a lancé adresse.data.gouv.fr. En apparence anodine au sein des dizaines de projets “data” de l’État, cette initiative est un point départ emblématique de notre futur souhaitable.

2020 : Open Data France et Etalab lancent Schema Creator, un outil open source permettant de faciliter la création de standards de données. Cet outil est notamment relié à Validata, plateforme de validation de la qualité des données produites. C’est un jalon important dans la longue route de la standardisation des données.

mai 2021 : un communiqué de presse des services du Premier ministre annonce que 90% de la population française est couverte par transport.data.gouv.fr. Il est renommé pour l’occasion mobilites.gouv.fr, le portail de données ouvertes ayant progressivement mué en un portail combinant éditorial et suite d’outils complète, accessible à de nombreux métiers.

2021, c’est aussi la livraison et l’implémentation par plusieurs gros producteurs du standard qualité serviciel OpenData++, co-produit par l’État, les collectivités et la pépite française Themesis. À la manière des référentiels du web sur l’accessibilité, ce standard open source liste des points de contrôle de la qualité servicielle de l’accès aux données : accès, accessibilité, documentation, versionnement, relations usagers, qualité de service (continuité, etc.), etc., une douzaine de thèmes sont passés au crible de ce standard.

1er avril 2022 : l’État prend la décision symbolique de supprimer tous ses sites contenant le mot “data” ! Les sites sont bien supprimés mais, premier avril oblige, sont remplacés par des sites à haute qualité de service : environnement.data.gouv.fr fusionne avec environnement.gouv.fr, la donnée étant à présent au coeur des contenus et services de l’État. Depuis plusieurs mois, l’État avait poussé toujours plus loin cette logique de servicialisation de son action, à travers la créations de nombreux sites “verticaux” orientés publics et métiers : artisan.(data.)gouv.fr, sante.(data.)gouv.fr, prevention-risques.(data.)gouv.fr, responsabilite-environnementale.gouv.fr, etc.

2022 : toujours à l’avant-garde législative concernant les données numériques, la France créé en mai 2022 la loi “implémentation”. Sous ce nom peu connu du grand public, tiré des pratiques du développement logiciel, se cache une règle simple : toute nouvelle loi devra désormais délivrer les moyens de son analyse d’impact (amont et aval) et des outils numériques facilitant sa mise en oeuvre par les personnes physiques et morales. Chaque nouvelle loi s’accompagne donc :

  • de la publication de données, voire de leur collecte amont,
  • mais également de bibliothèques logicielles permettant un déploiement rapide et sûr chez les acteurs économiques,
  • de services en ligne facilitant le déploiement du texte : simulateurs, outils de déclaration, suivi, etc.

Chaque loi est désormais construite en cohérence avec ces principes : des données (ouvertes) sont analysées en amont pour comprendre tous les impacts de chaque texte ; ces analyses d’impact sont publiées en continu tout au long de l’examen législatif. Le Conseil d’État a recruté 5 data scientists qui contrôlent la rigueur des données et des algorithmes.

La loi “implémentation” est aussi l’occasion d’un réexamen complet de la législation concernant les données. Elle donne lieu à une harmonisation des textes et du vocabulaire afférent aux données publiques.

Novembre 2024 : comme chaque année à cette époque le gouvernement publie la liste des sites web publics les plus utilisés et consultés. Sans surprise, service-public.fr est plébicité par les particuliers comme les professionnels, qui y trouvent conjointement informations, données, services et outils logiciels. Depuis bientôt 3 ans, ce dernier à joué à plein la synergie avec data.gouv.fr — conservé pour les spécialistes — en absorbant progressivement données et services, et en les intégrant dans l’architecture soignée des contenus. Chaque thème traité par l’administration est désormais l’objet de contenus de qualité (dossiers, fiches synthétiques et pratiques, formulaires) contextualisés par des données et services — ces derniers étant en retour contextualisés par les contenus.

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