Bonjour,
J’avais évoqué le risque de re-fermeture / re-enclosure des données sur les produits alimentaires dans le billet qui présentait les défis d’Open Food Facts pour OpenDataImpact.
Ca devient plus concret avec l’annonce officielle du projet de l’ANIA, du FFAS, de la Fondation Avril (3 lobbys de l’industrie agro-alimentaire) et de GS1 France (l’organisme qui loue les codes barres) de créer “Num-Alim : la 1ère plateforme numérique de données ouvertes, fiables et exhaustives sur les produits alimentaires. Un projet collectif et global pour répondre aux enjeux de transparence et de valorisation des démarches de qualité dans l’ensemble de la filière”.
Dit comme ça, ça a l’air très bien, mais c’est essentiellement de l’open data washing : il faudra adhérer à GS1 pour accéder aux données (50 à 4000 euros HT par an suivant le CA), les données seront très probablement accessibles seulement à travers une API (comme c’est le cas pour la plupart des services de GS1), et nul ne sait quelles en seront les conditions d’utilisation.
J’ai écrit un billet pour présenter pourquoi un tel projet n’est ni bon pour l’intérêt général, ni même pour l’industrie : Open Food Facts aujourd’hui et demain : pourquoi le catalogue numérique des aliments doit rester citoyen et indépendant de l’industrie
Le projet de l’ANIA dont le lancement est prévu en 2020 a un budget de 6,2 millions d’euros, dont la moitié d’argent public (investissement d’avenir BPI France).
Je pense qu’on a de bons arguments et surtout un très bon bilan pour montrer les bénéfices d’une approche vraiment ouverte, mais cela confirme bien l’urgence de multiplier la mobilisation citoyenne et de trouver des financements pour mettre en place une équipe permanente pour appuyer les contributeurs bénévoles et structurer notre action.
On a beaucoup de pain sur la planche mais on est très encouragés par tout le soutien qu’on a reçu depuis le dernier atelier Open Data Impact, merci à toutes et tous !
Stéphane