OpenData et réutilisation dans un cadre professionnel : est-ce réaliste ?
Je commence en effet à douter de la validité de fonder une activité dont le modèle économique repose en bonne partie sur l’open data… Trop d’incertitudes quant à la pérennité et à la régularité de diffusion !
Dernier exemple perso en date, si la livraison de décembre 2020 balances comptables des collectivités a bien été effectuée en décembre pour les communes, celles des Groupements à Fiscalité Propre, des Syndicats, des Établissements Publics Locaux, des Départements, et des Régions n’ont toujours pas eu lieu…
J’imagine bien que la Covid-19 a perturbé la génération de ces jeux de données, mais quand même…
Résultats :
Être contraint de proposer le remboursement des clients directement concernés (notamment les collectivités d’outremer très concernés par cette mise à jour de fin d’année) à qui j’avais indiqué une disponibilité des infos pour le début de l’année…
Se retrouver dans l’inconnu : ne s’agit-il que de retard, ou bien ces jeux de données ne seront-ils finalement pas mis à jour ? seulement pour cette année ou bien définitivement ?
Impossible de le savoir car aucune information, aucun interlocuteur qui daigne répondre, etc…
Et s’interroger quant à l’avenir : ne vaudrait-il pas mieux tout arrêter et abandonner l’idée de « vivre » de services / prestations utilisant des données open data…
Cette « réaction » vise juste à s’interroger sur ce qu’on attend de l’open data et de ses réutilisations ?
Uniquement des réutilisations one shot, gratuites et bénévoles au gré des publications ? Dans ce cas, les incertitudes quant à la pérennité et la régularité des publications sont peu / moins importantes.
Si en revanche on souhaite que l’open data soit aussi utilisé de manière plus large y compris par des acteurs économiques « à but lucratif », il y a encore des progrès à faire…
Car c’est bien beau des faire des opérations de communication avec des hackathons en grande pompe type #datafin mais la meilleure façon d’encourager la diversité des réutilisations serait peut-être de garantir la pérennité et la régularité des publications de jeux de données !
Bien rares sont les données sur lesquelles on peut vraiment compter.
Au delà des jeux de données du service public de la donnée, c’est bien encore trop souvent du « best effort » et au bon vouloir des producteurs. Même là, on a vu SIRENE se vider de certaines infos, ne plus fournir des fichiers téléchargeables quotidiens, le cadastre sauter un millésime, etc…
Aujourd’hui on a droit à du best-effort entres autres parce que les producteurs ne perçoivent pas de cas d’usage concrets donc ne sont pas motivés à agir.
Conseiller à un professionnel qui souhaiterait se lancer de rester prudent voire d’opter pour une autre solution empêchera certainement certains cas d’usage d’arriver sur la table.
L’ouverture ne progressera pas si on est pas capables d’une part de rester fermes à propos de ceux qui ne partagent pas et pas capables d’encourager quelqu’un qui souhaiterait se servir de ce qui existe, d’autre part.
Ce qui nous occupe ici va durer longtemps, trop longtemps. Pas d’accord pour faire un cadeau de plus à ceux qui souhaiteraient que ce soit encore plus lent.
Finalement, les différents messages sur twitter ou ici auront probablement permis d’obtenir une réponse en moins de 48h à un message envoyé il y a quelques temps sur le portail opendata du ministère :
Donc a priori, sur le cas des jeux qui m’intéressent, un problème technique serait à l’origine du retard.
C’est tout de suite mieux quand on sait à quoi s’en tenir et qu’il y a un peu d’ information / de communication entre producteurs et ré-utilisateurs. Au moins, il est possible de s’organiser en conséquence.
Hop! Je me suis finalement décidé à m’inscrire sur le forum, donc bonjour à tous!
Pour intervenir sur le sujet je vois 3 grands facteurs qui peuvent intervenir dans la perception que tu as @NicolasTruet :
Un « effet doctissimo » sur l’open data, en ce sens où ce sont surtout les problèmes d’accès qui sont mis en avant (avec logique vu ce qu’ils entrainent en terme de besoin d’échanges).
J’ai constaté également que certains utilisateurs d’open data, particulièrement dans l’innovation, ne mentionnent pas, volontairement ou non, leurs réutilisations. C’est renforcé par le fait que côté producteurs, il y a des difficultés à mesurer les usages/bénéfices des mises à disposition, pourtant essentiels à suivre afin de justifier des coûts et ressources engagées.
Dernière chose : le niveau de culture des décideurs en entreprise sur le sujet est très faible. Il faut vraiment éduquer. Quasiment personne ne connaît les grands jeux de données, quant aux possibilités techniques de réutilisations n’en parlons pas.
Pour ce qui nous concerne nous avons accompagné un certain nombre de clients sur ces sujets. Personnellement je n’hésite pas à parler de l’open data en clientèle et les interlocuteurs sont très positifs quand ils ont compris l’intérêt.
Je pense que ca va continuer à avancer, il y a déjà un super boulot qui a été fait, et j’inclus ce forum et ses participants!
Mais pour suivre un peu les données collectivités, il y a vraiment des progrès à faire. Je pense aux données de la commande publique par exemple. C’est looooooong .
Ça dépend aussi du type de données non ? Si on veut séparer entre données socles (de référence) et données spécifiques, il sera plus facile de créer de la valeur sur les premières que les deuxièmes.
De la même façon, des données OD comme les ortho-imageries permettent de créer un peu de valeur (où la plus value commerciale se fait dans le traitement).
Je suis ceci dit d’accord sur le fond du message, présenter l’OD comme un moyen nécessairement de faire de l’activité commerciale, je trouve ça un peu limite (et je travaille dans une entreprise qui utilise peut-être le plus d’OD dans ses processus commerciaux).
La plus-value viendra surtout des croisements des jeux de données, qu’ils soient tous en OD ou une partie en OD avec des données internes.
Et j’ai l’impression (impression de néophyte, c’est vrai) que les éléments que vous relevez sur la pérennité et la régularité des publications sont en train de s’améliorer. Il reste des marges de progressions nettes, mais pour certains grands chantiers comme le cadastre, on peut voir comme l’action de certains services publics ont pu générer non seulement de l’accessibilité mais aussi de la confiance dans les données livrées. Là où auparavant, l’accès du cadastre en ligne, c’était un peu cavalier.
Mais oui, il y a parfois des éléments frustrants (on attend encore les publications des Sites PAtrimoniaux remarquables sur le Géoportail de l’Urbanisme d’ailleurs, si quelqu’un a des infos)