J’ai décidé de partager régulièrement, ici, les nouvelles parties que je rédige dans le cadre de ma thèse qui porte sur l’innovation et l’open data dans les villes intelligentes.
Aujourd’hui, il était question d’expliquer pourquoi il n’y avait pas de communautés pour protéger et promouvoir l’open data, hors #teamopendata bien sur Lien vers la partie
Euh Regards Citoyens, Savoirs Comm1, Open Knowledge France, Libertic, Ouvre Boite, Vecam entre autres sont là et savent se mobiliser quand il faut, pas sur de te suivre là…
Oui, oui bien sur. Manque de précision de ma part que je rectifie immédiatement.
Je me situe dans le cadre des villes et j’évoque l’absence des communautés open data urbaines. Un constat qui avait été fait par le projet ANR OpenSensingCity :
" Dans le cadre des villes, comment peut-on alors envisager les données comme bien commun si l’un des acteurs occupant un rôle majeur (la ville) ne laisse pas de place aux ré-utilisateurs d’un côté et que, de l’autre, ces derniers sont indifférents à la gouvernance des données ? Tout cela suggère qu’il faut chercher les communs ailleurs que sur les portails open data des collectivités territoriales ou qu’il n’y a pas encore de communautés suffisamment constituées de ré-utilisateurs pour se constituer en acteurs de la gouvernance " (p28 du doc : LARROCHE et al. - 2018 - L’ouverture des données publiques un bien commun .pdf (326,8 Ko) )
Il n’existe pas vraiment de communautés ou de collectifs citoyens faisant la promotion de l’open data car il y a un vrai problème d’appropriation et de réutilisation des données ouvertes de la part de société civile. Certes quelques associations, entreprises ou médias font la promotion de l’open data mais ça reste un domaine de niche.Pour le citoyen lambda les données publiques ne constituent pas un bien commun, car il ne sait même ce que c’est…et du coup pas d’intérêt sur les question de gouvernance de ces données.
Il ne faut pas oublier que le processus d’ouverture de données publiques constitue avant tout une démarche de publication de données essentiellement brutes, qui s’adresse dans les faits à une communauté de personnes bien spécifique, à l’image des personnes de ce forum. Publication ne rime pas forcement avec accessibilité notamment intellectuelle. Donner sens et surtout une réelle valeur ajoutée à un jeu de données nécessite de multiples connaissances, à la fois dans le domaine ciblé, en informatique, en géomatique ou encore en statistiques. Qui en capacité de récupérer un csv et de faire des traitements statistiques avec ou même une carte ou une dataviz ? Essentiellement des professionnels. Aujourd’hui les personnes qui s’approprient ces données à diverses fins (services innovants, datajournalisme, études,…) possèdent des compétences techniques et analytiques et sont surtout capables d’interpréter et d’utiliser ces données.
En tous cas si vous connaissez des associations ou des collectifs citoyens éloignés à la base de la question de l’open data qui se sont appropriés des jeux de données dans le cadre de leurs activités je suis preneur d’informations
@BorisM, je me suis posé la même question et j’ai cherché ces collectifs citoyens en essayant tout d’abord d’aller voir les interactions entre municipalités et citoyens sur Twitter (l’échelle urbaine me parait la plus pertinente pour solliciter le citoyen). Sans surprise, je n’ai pas trouvé de citoyens éloignés des questions data mais j’ai discuté avec des start-ups et des développeurs indépendants. Mais a priori, je n’ai pu établir aucun lien entre eux qui permettent de parler de “communauté” structurée avec des règles de fonctionnement, un budget minimum, une position politique particulière, etc…
J’ai donc tenté une deuxième approche en allant voir cette fois-ci les tiers-lieux ayant un lien officiel avec les municipalités sur la question de l’open data. J’ai pu discuter avec 3 d’entre eux : La Péniche à Grenoble ; la laboratoire Tubà et La Fabrique des mobilité (tiers-lieux numérique) --> à ma grande surprise, même si les municipalités les désigne officiellement comme organisateur de la communauté d’utilisateurs de l’open data, dans la réalité, ils n’occupent pas ce rôle. Ils m’ont donné 3 explications :
Un manque de moyens humains et budgétaires pour supporter le cout de développement de la communauté
Un trop grand nombre de communautés déjà existantes faisant indirectement ou directement la promotion de l’open data (Communautés du Logiciel Libre, Open Street Map, Point d’Accès National aux Données Transports par exemple)
Un manque de structuration des stratégies data des villes qui permettrait de faire rentrer dans la danse des acteurs privés ou citoyens.
Si quelqu’un a un avis sur ces explications et voit peut être derrière ces affirmations des principes d’actions pouvant aboutir à la structuration de communautés, je suis preneur
Et quid des collectifs open data locaux à Nantes (Libertic), Dijon, Rennes, Poitiers… ? Beaucoup sont dormants mais ce serait intéressant d’aller les interroger
Une association qui milite pour l"installation d’un RER à Toulouse et qui va mobiliser dans le cadre d’une de ses actions des données et des applications libres
J’avais sondé Libertic mais l’association a presque disparu maintenant. Je ne connais pas Dijon, Rennes ou Poitiers. Tu saurais me dire qui je peux contacter chez eux @samgoeta.
En Bourgogne, tu peux les contacter directement : http://opendatabourgogne.org/pages/a-propos.html
A Rennes, le collectif a disparu mais les raisons de la fermeture sont intéressantes.
A Poitiers, c’est dormant, tu peux aussi les interroger.