Bonjour Christian,
La haute administration a toujours su utiliser ses agences et opérateurs pour appliquer, ou pas, les lois.
Dans le cas de ce jeu de données, il m’aurait plu de lire le rapport ou les mails qui justifient ce retrait
Produire des lois (ouverture, transparence, etc.), c’est bien, changer de perspective, d’état d’esprit, de mentalité, faire évoluer les pratiques, c’est encore plus complexe.
Bruno (un observateur amusé/dépité des organisations publiques)
l’ASP (d’où proviennent à l’origine les données si je ne me trompe pas)
l’IGN (qui effectue les traitements pour l’ASP)
Donc chacun se pose des questions pour savoir si il ne va pas froisser l’autre, si il a le droit ou pas (mais rarement se pose la question de l’obligation)…
Historiquement l’ASP n’est pas un modèle dans l’ouverture de données. Le RPG publié avaient été dépublié et/ou plus du tout mis à jour pendant plusieurs années. J’avais échangé des courrier avec leur PRADA, qui n’était pas du tout « ouvert ». Et puis ça s’est décoincé.
Je trouve que toute la sphère tournant autour de l’agriculture et l’élevage est très en retard sur l’ouverture des données par rapport à d’autres secteurs. On sent bien qu’on touche rapidement à des sujets sensibles.
Il suffit de lire la feuille de route (septembre 2021) du MAA, en particulier la page 25, pour comprendre que la progression sera lente dans la sphère agricole…du point de vue de ce ministère:
Heureusement que des acteurs s’organisent:
Bruno
Pour avoir participé à la mise en œuvre du RPG au début des années 2000, le jeu d’acteurs était déjà volontairement compliqué.
Je ne sais pas comment lire ces données, alors je ne peux que formuler une hypothèse en partant du nom des fichiers (geojson) → Il n’est pas possible de partager des données ouvertes précises quand à la qualité des sols, en particulier chez les agriculteurs.
D’un salarié de l’ADEME : il est nécessaire que les données sur les sols soient « floutées » / « anonymisées » pour garantir le respect de la vie privée, réduire le risque de malveillance.
Peut être est le cas pour ces données ? Si elles ont été publiées de manière trop précises, à la parcelle, alors elle ne respecte pas cette contrainte ? Je n’en sais pas beaucoup plus, mais je peux sans doute me renseigner si besoin de creuser.
Vie privée = personne physique, ici ce sont des entreprises, elles n’ont pas de vie privée mais on peu éventuellement opposer le fameux « secret des affaires », aux contours bien flous.
Quel risque de malveillance sur une parcelle bio ? Aller y répandre pesticides ou engrais chimiques ?
Il semble que c’est un peu plus complexe que cela pour des données géo-référencées.
Je n’ai pas trouvé d’information très précise sur le site du GIS Sol qui est une référence dans les données sols, si ce n’est ce document (je t’invite à lire le 2.4.4 conclusion) - cet autre doc en fait aussi référence.
« Les codes des relations entre le public et l’administration et de l’environnement incitent à diffuser et réutiliser les données. Cependant celles-ci doivent souvent être considérées comme des données personnelles car géo-référencées. »
Magnifique… aucune justification sur le lien données géo → données perso. On pose ça comme principe général et puis ensuite on construit dessus.
Pendant ce temps, le plan cadastral est ouvert, les valeurs foncières aussi, etc, etc…
Quand on sait que c’est l’Etat qui a fait pression sur l’Europe pour faire exception et ne pas avoir de baux ou de relevé de propriété à fournir, on se dit que c’est une belle volonté d’anonymiser la donnée
Enfin quand on utilise le RPG en opendata on se marre, les terrains d’un aéroport international déclarés à la PAC Le charme des brebis à la descente d’avion …
Quelle qu’elle soit la donnée bien utilisée elle est une arme. Ouvrir ses données c’est ouvrir ses placards, et des fois il y a des trucs pas nets dans les placards …
L’incompréhension apparente est souvent le masque de la dissimulation.