Effectifs des laboratoires de recherche publics

Je cite cet excellent billet du blog Aeroergastere :

La « brique de base » de la recherche académique en France, c’est le laboratoire ou unité de recherche. L’unité de recherche peut être mixte entre plusieurs partenaires, en général entre une université et un organisme de recherche (CNRS, INSERM, INRAE…). Il y a aussi des unités de recherche propres des organismes comme des universités (non-mixtes, avec une seule tutelle). Le HCERES organise donc l’évaluation de chacune de ces briques élémentaires que sont les unités de recherche. D’après le dernier rapport du HCERES (disponible ici), il y a environ 2500 unités de recherche dans le système de recherche français.
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sous ce vocable « unité de recherche » se cachent des réalités très différentes, à la fois d’une discipline à l’autre, mais aussi à l’intérieur d’une même discipline. Une unité de recherche, ça peut en effet être un très grand institut, regroupant plusieurs centaines de personnes, ou une tout petite équipe, focalisée sur une thématique unique.
Dans les laboratoires de taille importante, il y a souvent une structuration interne en équipes (en particulier dans les disciplines expérimentales comme la mienne), voire un regroupement des équipes en plusieurs départements dans les plus grosses unités de recherche. Le LAAS, (laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes à Toulouse), par exemple, est l’un des plus gros laboratoires du CNRS et regroupe environ 600 personnes. Celles sont sont réparties dans une trentaine d’équipes organisées en six départements. A l’autre extrémité du spectre, il y a de nombreux laboratoires mono-équipe : l’unité de recherche INSERM sur les arthrites auto-immunes de Marseille, par exemple, ne comporte que 11 personnes en tout, doctorants compris (source ici).
(…)
Je me suis ensuite posé la question de la distribution de la taille des ces laboratoires : Est-ce que les très grosses unités de recherches sont des cas exceptionnels ? Y-a-t-il des spécificités disciplinaires, avec par exemple plutôt des gros labos en physique et plutôt des petits en SHS ? Ou des différences par type d’institution, avec des plus gros labos quand c’est mixte avec les organismes de recherche et des plus petits quand il s’agit d’équipes purement universitaires ?
J’ai eu du mal a aborder cette question, parce que je n’ai pas trouvé de données facilement et directement utilisables. Il y a bien le référentiel (liste) de toutes les unités de recherche en France sur le site data.gouv.fr, mais il n’y a pas les effectifs. Alors on les trouve sur le site du HCERES, dans le rapport d’évaluation publié pour chaque labo. Ça veut dire qu’il faut télécharger le rapport en PDF de chaque unité sur le site du HCERES, aller à la page « Effectifs » et extraire le nombre de statutaires et de contractuels pour chacun d’eux. J’ai bien pensé faire un petit script pour automatiser, mais la présentation de ces données n’est pas toujours homogène d’un rapport à l’autre et j’ai renoncé.

Et l’auteur (anonyme) de dépouiller à la main un échantillon de ces rapports…

À quand, donc, des données accessibles sur les effectifs des unités de recherche en France ?

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La discussion est vive sur Twitter : plusieurs personnes pointent l’absence de SI Recherche structuré dans les établissements et interconnecté au niveau national (le projet Caplab de l’Amue est une initiative de ce type mais elle n’est pas la seule et elle n’est pas déployée partout) qui empêche de consolider ces informations. Néanmoins, si l’HCERES possède une photographie (auto-déclarative) de ces données tous les 5 ans, peut-elle les diffuser ? Thierry Coulhon, nouvellement nommé président de l’HCERES, a répondu pour dire qu’il enregistrait la demande : https://twitter.com/coulhon/status/1341389919642669056

Bonjour, merci pour le post, en revanche il faut comprendre que dans la pratique cette données qui parait basique existes assez peu et surtout n’est pas mise à jour régulièrement. Je prends juste l’exemple de mon UMR (multi-site) on ne sait pas combien on est…il n’existe pas de « données ». Ce que propose l’HCERES c’est uniquement des chiffres issus des reporting des laboratoires de recherche à un instant t. Pas de données derrière, juste de la compilation d’info issus de rapport. Quand au tweet du nouveau « Président » (non reconnu et non légitime) de l’HCERES je ne mettrais pas un euro dessus, mais bon on peux se tromper :wink:

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Vous dites qu’aucun SI ne référence les effectifs des établissements de recherche : on doit donc se limiter des auto-déclarations qui remontent à l’HCERES… mais qui n’en restent pas moins des données si je peux me permettre, même si elles sont « mortes ». L’auteur du blog parle sur Twitter d’instantanés, je parle de photographies, c’est bien cette idée je pense. Ce qu’on ne sait pas c’est si ces données (et peut-être d’autres données caractérisant les laboratoires ?) sont saisies dans une base de données, et du coup si la loi prévoit un open data par défaut les concernant.

Je tombe sur Twitter (via Guillaume Cabanac) sur cet article de 2017 dans lequel l’Université de Toulouse (le grand établissement regroupant plusieurs universités) présente son travail sur un SI recherche, basé sur l’outil VIVO. Concernant les données sur leurs effectifs :

pour pouvoir repérer l’ensemble des chercheurs de chaque unité de recherche, le choix a été fait d’utiliser les fichiers des personnels établis lors des évaluations par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l‟enseignement supérieur (HCERES). Les champs disponibles sont : nom, prénom, date de naissance (utilisée pour identifier les homonymes), statut, discipline, établissement de rattachement, date d‟arrivée dans l’unité. (…)

Toujours dans le même ordre d’idée (utiliser les rapports Hcères pour suppléer au manque de SI recherche), l’université Paris Nanterre propose un contrat à durée déterminée de deux mois en analyse de données textuelles :

Il s’agit, à partir de l’analyse des dossiers HCERES des laboratoires de l’université (corpus disponible en pdf), de dégager les axes forts de la recherche à Nanterre, de faire apparaître des thématiques émergentes ou sous-jacentes, ou encore des convergences sur le plan méthodologique. Cette étude doit permettre à la Vice-Présidence à la Recherche de mettre en œuvre des synergies à différents niveaux.

j’ai un souvenir d’un site qui permettait de récupérer de très nombreuses données sur les labos, il me semble que cela faisait parti d’un programme de recherche, vraisemblablement CNRS. Mais impossible de remettre la main dessus.
Est-ce que cela parle à quelqu’un ? Cela comportait les noms des personnes, des équipes, labos !

C’est le RNSR moissonné par ScanR, peut-être ?

cela ressemble dans l’intention mais j’avais le souvenir d’une présentation bien moins officielle, mais c’était il y a un moment. Merci @Enro

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